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Type de textesource
Titre᾿Εν τοῖς πολιτικοῖς
AuteursAristote (Ἀριστοτέλης)
Date de rédaction(-375):(-350)
Date de publication originale
Titre traduitPolitique
Auteurs de la traductionAubonnet, Jean
Date de traduction1960:1989
Date d'édition moderne ou de réédition
Editeur moderne
Date de reprint

De plus, sans action il ne saurait y avoir de tragédie, tandis qu’il pourrait y en avoir sans caractères : de fait les tragédies de la plupart des modernes sont dépourvues de caractères, et en général beaucoup de poètes font ainsi ; de même, en peinture, c’est le cas de Zeuxis par rapport à Polygnote. Polygnote est un bon peintre de caractères, tandis que la peinture de Zeuxis ne fait aucune place au caractère.

(VIII, 5, 20-21, 1340a (Reinach 131)), t. III, p. 41 (Reinach 131)

ἔτι δὲ οὐκ ἔστι ταῦτα ὁμοιώματα τῶν ἠθῶν ἀλλὰ σημεῖα μᾶλλον τὰ γιγνόμενα σχήματα καὶ χρώματα τῶν ἠθῶν, καὶ ταῦτ᾿ ἐστὶν 35ἐπὶ τοῦ σώματος ἐν τοῖς πάθεσιν· οὐ μὴν ἀλλ᾿ ὅσον διαφέρει καὶ περὶ τὴν τούτων θεωρίαν, δεῖ μὴ τὰ Παύσωνος θεωρεῖν τοὺς νέους, ἀλλὰ τὰ Πολυγνώτου κἂν εἴ τις ἄλλος τῶν γραφέων ἢ τῶν ἀγαλματοποιῶν ἠθικός.

Dans :Zeuxis et Polygnote : action et caractères(Lien)

20. Il se trouve que dans les autres domaines du sensible, tels ceux du toucher et du goût, il n’existe aucune imitation des sentiments moraux ; dans les sensations visuelles, au contraire, il s’en esquisse une (on trouve, en effet, des formes qui ont cette propriété, mais à un faible degré, et tous ne participent pas à ce genre de perception ; en outre, ce ne sont pas là des imitations des sentiments moraux ; mais les formes et les couleurs qui se manifestent sont plutôt des signes de ces sentiments, 21 signes qui n’apparaissent que sur le corps aux prises avec les émotions. Néanmoins, dans la mesure où l’observation de ces signes a de l’importance, les jeunes ne doivent pas porter leurs regards sur les œuvres de Pauson, mais sur celles de Polygnote ou de tout autre peintre ou sculpteur de caractère noble.

(III, 11, 3-4, 1281b ), t. II, p. 75

πολλῶν γὰρ ὄντων ἕκαστον μόριον ἔχειν ἀρετῆς καὶ φρονήσεως, καὶ γίνεσθαι συνελθόντας ὥσπερ ἕνα ἄνθρωπον τὸ πλῆθος, πολύποδα καὶ πολύχειρα καὶ πολλὰς ἔχοντ\' αἰσθήσεις, οὕτω καὶ περὶ τὰ ἤθη καὶ τὴν διάνοιαν. Διὸ καὶ κρίνουσιν ἄμεινον οἱ πολλοὶ καὶ τὰ τῆς μουσικῆς ἔργα καὶ τὰ τῶν ποιητῶν· ἄλλοι γὰρ ἄλλο τι μόριον, πάντα δὲ πάντες. Ἀλλὰ τούτῳ διαφέρουσιν οἱ σπουδαῖοι τῶν ἀνδρῶν ἑκάστου τῶν πολλῶν, ὥσπερ καὶ τῶν μὴ καλῶν τοὺς καλούς φασι, καὶ τὰ γεγραμμένα διὰ τέχνης τῶν ἀληθινῶν, τῷ συνῆχθαι τὰ διεσπαρμένα χωρὶς εἰς ἕν, ἐπεὶ κεχωρισμένων γε κάλλιον ἔχειν τοῦ γεγραμμένου τουδὶ μὲν τὸν ὀφθαλμὸν ἑτέρου δέ τινος ἕτερον μόριον.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

(III, 11, 3-4, 1281b)

Dans cette multitude, chaque individu a sa part de vertu, de sagesse ; et tous en se rassemblant forment, on peut dire, un seul homme ayant des mains, des pieds, des sens innombrables, un moral et une intelligence en proportion. Ainsi, la foule porte des jugements exquis sur les œuvres de musique, de poésie ; celui-ci juge un point, celui-là un autre, et l’assemblée entière juge l’ensemble de l’ouvrage. L’homme distingué, pris individuellement, diffère de la foule, comme la beauté, dit-on, diffère de la laideur, comme un bon tableau que l’art produit diffère de la réalité, par l’assemblage en un seul corps de beaux traits épars ailleurs ; ce qui n’empêche pas que, si l’on analyse les choses, on ne puisse trouver mieux encore que le tableau, et que tel homme puisse avoir les yeux plus beaux, tel l’emporter par toute autre partie du corps.